Récup - glanage
Cette société surproduit et donc gaspille à outrance dans un mépris ignoble des conditions de travail des producteurices, de l'état de la planète, elle nous vole clairement notre avenir et nous empêche d'être autonomes. Au XVII ème siècle, en Europe, les gens ont été violemment dépossédé.e.s des terres qu'iels cultivaient et sur lesquelles iels vivaient pour les besoins massifs en main d’œuvre de l'industrialisation naissante. C'est notamment le mouvement des enclosures durant le fameux "siècle des lumières". [23] Du coup, les riches se sont appropriés les terres et maintenant c'est compliqué pour trouver des terres à cultiver. Il faut de l'argent pour en acheter.
Recup' dans les poubelles, provoquer le ruissellement de la grande distri
Du coup, ben on est parfaitement légitime à récupérer ce que la société surproduit et jette (gaspillage de terres, d'énergie, de travail humain, de corps animaux ...) . On appelle ça la récup, c'est pas compliqué, il suffit d'aller voir derrière les supermarchés si leurs poubelles sont accessibles et se renseigner quel jour les bennes sont vidées (y aller régulièrement et prendre des notes) pour y aller la veille, de nuit. Des fois, il y a une porte ouverte sinon il faut escalader un portail, un grillage. Depuis quelques années, les supermarchés n'ont plus le droit de mettre de la javel dans les poubelles (ah les raclures de chiottes) et doivent donner les invendus si des assos leur demandent (En vrai, les supermarchés ne leur donnent rien de bon cœur, mais le font pour être défiscalisé en réduisant le poids des déchets pour l'enlèvement desquels ils payent).Bon, nous en général on a pas que ça à foutre de gérer une asso alors qu'on peut gérer ça de manière très spontanée où qu'on soit! C'est toujours impressionnant et révoltant de voir tout ce qui est jeté et on finit par espérer que les poubelles soient pleines et qu'il y ait des choses qu'on aime dedans! Voilà, c'est le paradoxe de la récup, c'est normal, ça fait ça à tout le monde. Attention, passer au dessus des grilles ou rentrer par quelque autre manière dans l'enceinte du bâtiment, c'est illégal et on peut être accusé.e de "viol de propriété privée". Oui même pour avoir fouillé dans des poubelles. Si tu te fais chopper par les flics, il faut toujours contester la qualification de vol. Des camarades ont finalement été relaxé.e.s sous la formulation "il est généralement admis que lorsqu'une personne jette des biens dans une poubelle, elle entend s'en débarrasser et renonce ainsi à la propriété de ses biens. En prenant possession du contenu des poubelles, les mis en cause n'ont donc pas eu l'intention de commettre le délit de vol qui suppose un acte d'appropriation incompatible avec la notion de bien délibérément abandonné".
Attention à ne pas se laisser tenter par le vol de bouteilles entreposées pas loin au risque de griller le spot pour vous ou pour d'autres. On a déjà vu des supermarchés enfermer leurs poubelles dans des cages en métal ou les protéger à l'aide de barbelés, si si! On vous conseille de pas trop traîner et d'y aller à plusieurs mais pas trop (3 c'est bien), remplir des sacs cabas puis s'organiser pour les passer au-dessus du portail. Enfin autogestion quoi. Si possible, garer un véhicule pas en vue de la caméra même si on respecte rarement ça pour des raisons purement pratiques!!
Glaner sur les marchés
Ce qui marche bien aussi, c'est le glanage des fins de marché. Parfois, il faut demander aux marchands s'ils ont des invendus et sinon souvent ils mettent tout en tas à un endroit. Là dessus, y'a un petit tips, qui, surtout si on n'est pas dans une grande ville, marche pas mal : éviter de dire aux marchands que l'on cherche à se nourrir soi, mais que les invendus sont destinés à des animaux. C'est assez magique de voir le résultat, on se retrouve souvent avec dix fois plus de légumes que lorsque l'on se justifie autrement. En même temps, derrière le discours des marchands en mode "si c'est pour vos animaux ça va, mais si c'est pour vous faut travailler", se cache souvent des heures à trimer dans les champs pour un salaire de merde, et pour les paysans d'industrie que tu vois pas sur les marchés, des dettes révoltantes et le sentiment d'être emprisonné dans sa condition de paysan, boucle très bien entretenue voir générée par l'état et les chambres d'agriculture du coin. (Proposition-imposition de graines stériles, de machines, d’intrants, de grosses structures d'irrigation engageant des prêts sur des dizaines d'années).Glanage dans les champs
La consommation de masse entraîne une surproduction et un gaspillage (les légumes qui ne répondent pas aux critères de beauté et de taille ne sont pas ramassés) dont on peut récupérer l'usage. Après les récoltes, on peut aller dans les champs et les vignes cueillir ce qui n'a pas été ramassé. C'est une pratique ancienne qui se perd mais qu'on peut remettre au goût du jour en observant les cycles agricoles (récoltes) ou en demandant à des paysan.ne.s pas loin de chez soi.Cueillette
On peut aussi cueillir ce que la nature nous offre. Certaines périodes de l'année et certaines zones géographiques sont plus propices que d'autres. Attention à bien reconnaître les plantes comestibles pour ne pas s'empoisonner (il y a plus de plantes comestibles que toxiques). Cela peut constituer un bon équilibre en plus des produits de récup souvent un peu dénutris et quand on a pas d'endroit pour cultiver. En plus des plantes (poireaux sauvages, orties, ail des ours, plantain, pissenlit...), il y a aussi les fruits à coques (châtaignes, noix...) et les fruits tout courts qui sont intéressants et qu'on peut cueillir au bord des chemins et en ville.[23] voir brochure Starhawk, Le temps des bûchers : https://infokiosques.net/spip.php?page=resume&id_article=1189